Dans un quartier commerçant ou dans un centre commercial, une pharmacie constituera toujours une cible privilégiée par les malfaiteurs par rapport aux autres commerces de proximité, principalement pour deux raisons :
- De façon générale, la vente de médicaments constitue un commerce qui tourne bien. Les cambrioleurs et les braqueurs pensent donc que le butin en espèces dans les caisses des officines est plus potentiellement plus important que celui d’autres commerces, bien qu’en réalité les caisses des officines contiennent peu d’espèces la plupart du temps. En effet, beaucoup de paiements s’effectuent par carte bancaire, et les bénéficiaires du tiers-payant intégral n’avancent pas d’argent.
- Le stock de médicaments peut intéresser les cambrioleurs, en particulier les drogués qui recherchent des produits stupéfiants et des médicaments psychotropes. En cette période de crise sanitaire, certains voleurs ciblent également les masques et le gel hydroalcoolique.
L’insécurité dans les pharmacies est d’ailleurs en forte hausse :
- On note une augmentation de plus de 73% des agressions envers les pharmaciens en 2020 par rapport à 2019. Le nombre d’agressions signalées pour la période de janvier à fin novembre 2020 est de 523, alors qu’il n’était que de 303 pour toute l’année 2019.
- Outre ces problèmes d’agressions, les pharmacies sont de plus en plus souvent visées par les cambrioleurs. Ainsi, les vols ont triplé durant le premier semestre 2020. Sur les 11 premiers mois de 2020, le nombre de cambriolages en officines a quasiment doublé par rapport à l’année précédente. Cette hausse spectaculaire est en partie due à des filières organisées, mais également à la délinquance juvénile, notamment les mineurs isolés.
Les agressions et les braquages en officines
La hausse significative des agressions constatée par l’Ordre des Pharmaciens en 2020 s’explique au moins en partie par l’épidémie de coronavirus. Le premier confinement, en mars 2020, a provoqué une forte anxiété dans la population, et les pharmaciens ont donc subi de nombreuses injures et menaces, dans un climat tendu. Des individus ont par exemple menacé des pharmaciens au couteau afin d’obtenir de l'hydroxychloroquine. Lorsqu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils souhaitent, certains clients se laissent aller à des crachats et à des insultes, et profèrent des menaces.
La solution la plus efficace pour prévenir les menaces et les agressions verbales ou physiques consiste à faire appel à un agent de sécurité. Celui-ci saura désamorcer les situations conflictuelles avec sérénité et diplomatie. Si la situation dégénère malgré tout, l’agent de sécurité maîtrisera l’individu au comportement problématique et ramènera le calme. Dans la plupart des cas, sa seule présence dissuadera les clients d’adopter un comportement inapproprié. En particulier, les maîtres-chiens produisent un fort effet dissuasif. Il est possible de demander à la société de sécurité dont vous sollicitez les services d’adapter les heures d’intervention de l’agent à vos besoins (par exemple, en ne faisant venir ce dernier que les jours de forte affluence).
Les braquages (c’est-à-dire les vols à mains armée) à l’encontre des pharmacies se multiplient, la féminisation de la profession faisant des officines des cibles jugées « faciles » par les braqueurs. Comme pour les agressions, la présence d’un agent de sécurité constitue la meilleure solution pour prévenir les braquages. Vous pouvez également mettre en place un bouton anti-agression relié à un centre de télésurveillance, afin que les opérateurs contactent immédiatement la police en cas de braquage.
Les vols en pharmacie
Les vols à l’étalage de produits en libre-service sont très courants en pharmacie. En moyenne, ils représentent de 20 000 à 25 000 euros de perte annuelle par officine. Les crèmes de soin pour la peau et les compléments alimentaires sont particulièrement prisés des voleurs en raison de leur disposition en libre accès sur des présentoirs, de leur petite taille, et de leur valeur (peu importante dans l’absolu, mais suffisante aux yeux des malfaiteurs). Il est assez simple pour un voleur de mettre de tels produits dans son sac ou dans une poche de manteau.
La solution la plus simple et la moins coûteuse consiste à faire installer des caméras de vidéosurveillance. Celles-ci n’empêcheront pas tous les vols, mais elles dissuaderont une partie des voleurs de passer à l’acte. Le système de vidéoprotection doit être déclaré à la préfecture par le biais d’un formulaire. Les clients doivent être informés de la présence du système par un panneau, et les employés doivent être prévenus individuellement par courrier. La durée de conservation des images ne doit pas dépasser un mois.
La grande majorité des officines n’installe pas de portique de sécurité antivol à l’étalage, principalement en raison du coût de ce système, du travail d’étiquetage à effectuer sur les boîtes, et du faible coût des produits volés (beaucoup plus proche de la dizaine d’euros que de la centaine). Il s’agit pourtant d’une solution efficace et d’un investissement très intéressant, en particulier sur la durée : pour un coût total d’installation allant de 2000€ HT à 10 000€ HT (en fonction des technologies employées) pour le portique et les étiquettes, une pharmacie peut diminuer de façon très significative les 20 000 à 25 000 euros de perte annuelle due aux vols. L’investissement peut donc être amorti dès la première année de l’installation.
En surveillant les rayons et en détectant les comportements suspects, un agent de sécurité demeure la solution la plus sécurisante face aux vols à l’étalage. Un pharmacien titulaire d’une officine située dans une zone sensible en Ile-de-France peut par exemple envisager la mise en place permanente d’un portique de sécurité et d’un système de vidéosurveillance, et un recours ponctuel à un agent de sécurité les jours de grande affluence.
Les cambriolages en officines
Les pharmacies sont très prisées par plusieurs types de cambrioleurs parmi lesquels :
- Les malfaiteurs issus de filières organisées
- Les mineurs qui font souvent preuve d’amateurisme dans leurs méthodes et se contentent de petits butins de quelques centaines d’euros
- Les junkies
Les voleurs n’hésitent pas à forcer les rideaux de fer en pleine nuit ou bien au petit matin, parfois dans l’indifférence des passants, dans certains quartiers.
Si les butins en espèces se révèlent souvent dérisoires (les cartes bancaires et les cartes vitales représentant quasiment la totalité des transactions), les dégâts d’un cambriolage pour une pharmacie peuvent se monter à plusieurs milliers d’euros : rideau métallique et vitrines à réparer, médicaments volés, dégradations, etc.
Si beaucoup d’officines ne sont pas équipés d’un portique de sécurité, en revanche, aujourd’hui, la quasi-totalité des pharmacies sont équipées d’un système d’alarme intrusion, et environ les deux tiers disposent d’un système de vidéosurveillance. La vidéoprotection s’est largement démocratisée en 20 ans. Ce phénomène tient à des tarifs plus accessibles et attractifs, mais aussi à une nécessité de plus en plus évidente, étant donné l’augmentation massive du nombre de cambriolages.
Il est vivement recommandé de relier son système d’alarme ou de vidéoprotection à un service de télésurveillance, afin que des téléopérateurs effectuent la levée de doute en cas d’alerte, puis préviennent la police si nécessaire. Ce service ne coûte qu’entre 15€ HT et 50€ HT par mois pour une pharmacie.