Les sites industriels et les usines constituent des lieux sensibles qui doivent faire l’objet d’une attention particulière. En effet :
- Ils peuvent stocker des matières premières onéreuses et des marchandises de grande valeur
- Ils peuvent contenir des machines, des installations, et des produits dangereux (machines et installations électriques, produits chimiques, matières explosives, etc.)
- Ils peuvent détenir des informations, des savoirs-faires, des documents, et des procédés strictement confidentiels
- Ils peuvent être classés « Seveso » lorsque leur activité est liée à l’utilisation ou à la fabrication de substances dangereuses
- Ils peuvent être victimes d’attentats terroristes, l’exemple le plus marquant des dernières années étant celui d’une usine en Isère en 2015
Il est donc très important de mettre en place une politique de sûreté adéquate afin de protéger du mieux possible votre site industriel de tous les risques de vol, d’intrusion, de sabotage, d’agression, de vandalisme, et d’attentat. Les biens comme les personnes doivent bénéficier d’une protection à la hauteur de tous ces risques.
Note : cet article traite uniquement de la sûreté des usines et non de la prévention des risques d’accidents au travail.
Des agents de sécurité pour une usine
La surveillance humaine (par opposition à la surveillance électronique) est primordiale. Les moyens humains à mettre en œuvre pour assurer la sûreté du site industriel ne doivent surtout pas être négligés ou déployés à l’économie.
Un agent d’accueil à la réception
Les visiteurs de l’usine sont accueillis en premier lieu par l’agent d’accueil. Ce dernier n’est ni réceptionniste, ni standardiste, ni hôte d’accueil. Il s’agit d’un véritable agent de sécurité ayant suivi une formation diplômante dans ce domaine.
L’accueil se fait avec courtoisie, en suivant strictement la procédure spécifique au site industriel. Celle-ci peut par exemple comporter les étapes suivantes :
- Réponse aux appels via l’interphone et première identification du visiteur par ses propos, par sa voix, et par son visage si l’interphone est audio/vidéo
- Ouverture à distance de la porte, du portail, ou du portillon
- Vérification de l’identité de l’invité avec une pièce d’identité
- Saisie de l’heure d’arrivée du visiteur dans un registre au format papier ou bien dans un logiciel dédié
- Signature du registre par l’invité
- Conservation de la pièce d’identité du visiteur jusqu’à son départ
- Attribution d’un badge ou d’une carte d’accès à l’invité
- Formation « accueil sécurité » pour informer le visiteur de toutes les consignes de sécurité
Des agents de prévention et de sécurité (APS) pour le gardiennage
La surveillance dans l’enceinte de l’usine peut être réalisée par un ou plusieurs agents. Ces derniers peuvent être postés à des endroits stratégiques de façon à couvrir l’établissement de façon satisfaisante et de manière à protéger les endroits les plus critiques, c’est-à-dire ceux contenant les produits les plus dangereux ou les plus chers. Les missions suivantes peuvent être confiées aux gardiens :
- Réaliser des rondes en véhicule ou à pied afin de vérifier l’ensemble du site dans ses moindres recoins
- Surveiller l’usine à l’aide des caméras de vidéosurveillance
- Intervenir rapidement en cas d’agression verbale ou physique et ramener le calme
- Noter toute anomalie ou toute observation pertinente dans le registre de main courante
- Maîtriser les éventuels intrus et appeler la police
- Gérer toutes les clefs de l’établissement
- Vérifier la fermeture de toutes les portes, de tous les portails, et de toutes les fenêtres en fin de journée
Des agents cynophiles pour la surveillance nocturne
La nuit, la visibilité dans l’enceinte de l’établissement et ses alentours se réduit considérablement, en particulier pour les usines en pleine campagne. Les images des caméras de vidéosurveillance deviennent également moins claires. Un humain aura donc plus de difficulté à détecter les anomalies et les intrusions. En outre, la grande majorité des employés ayant quitté les lieux, les agents se retrouvent presque seuls sur le site industriel.
Un ou plusieurs agents cynophiles sont donc recommandés pour la surveillance nocturne de l’usine. En effet, le ou les chiens accompagnant les gardiens compenseront parfaitement le manque de visibilité et le peu de personnel sur site grâce à :
- Leurs sens très développés : les chiens ont une vision nocturne bien meilleure que celle des hommes. Leur odorat est également plus développé. Enfin, un chien est capable de percevoir un bruit faible émis à une distance de 25 mètres.
- Leur caractère très dissuasif : un chien provoquera la peur chez les malfaiteurs et les fera reculer, ce qui compensera l’éventuelle infériorité numérique de l’agent cynophile.
Des agents SSIAP pour la sécurité incendie
Les établissements contenant des produits inflammables ou explosifs doivent bien sûr faire l’objet d’une attention particulière et bénéficier de la présence sur site d’une équipe incendie, distincte de l’équipe de sûreté. Cette équipe peut être composée des agents suivants :
- Agent incendie SSIAP1 : encadré par un chef SSIAP2 ou SSIAP3, il peut assumer les missions suivantes : s’assurer du bon fonctionnement des équipements anti-incendie (extincteurs, détecteurs, déclencheurs manuels, système de sécurité incendie, etc.), faire réaliser des exercices d’évacuation au personnel de l’usine, prévenir les risques de feu, et bien sûr intervenir en cas de feu.
- Chef d’équipe SSIAP2 : son rôle est d’encadrer le travail des agents SSIAP1 et d’organiser les séances de formation incendie du personnel et des visiteurs (les « accueils sécurité »). Il s’assure de la bonne application des consignes et des bonnes pratiques anti-incendie.
- Chef de service SSIAP3 : il supervise le travail de l’ensemble du personnel anti-incendie de l’établissement. Maîtrisant parfaitement la réglementation, il examine les projets de construction et d’aménagement et donne son aval.
Un système de contrôle d’accès
En complément de caméras de vidéosurveillance et d’un système d’alarme intrusion, un système de contrôle d’accès fiable est indispensable à tout site industriel. Il doit permettre de verrouiller efficacement les points d’entrée à l’usine et de vérifier l’identité des visiteurs.
Les lecteurs de badge (ou badgeuses) sont fréquemment utilisés dans les usines. Cette solution est constituée de plusieurs éléments :
- Un lecteur de cartes relié à une porte, un portail, ou un portillon, ainsi qu’à un ordinateur
- Des cartes qui peuvent fonctionner avec différentes technologies (code barre, bande magnétique, ou puce)
- Un programme informatique de contrôle d’accès qui va autoriser ou refuser l’accès, enregistrer les entrées et les sorties dans une base de données, et traduire les numéros associés aux cartes pour identifier les personnes
Lorsqu’une carte est présentée devant le lecteur, le programme interroge la base de données pour vérifier les droits d’accès de la personne, qui peuvent dépendre des horaires et du lieu. Un employé peut ainsi avoir le droit d’entrer une salle mais pas dans une autre.
Le soir, après fermeture de l’établissement, il est déconseillé de ne conditionner les accès qu’à la simple possession d’une carte. Les entrées doivent être solidement verrouillées et l’accès ne doit être donné que de façon manuelle par l’agent d’accueil ou l’agent cynophile après vérification minutieuse. En effet, un intrus qui aurait volé, échangé, ou fabriqué une carte ne doit pas pouvoir s’introduire.
De façon générale, même en journée, il est préférable de protéger les lieux critiques avec à la fois un lecteur de badge et un système plus classique de serrure, afin d’éviter les intrusions et les vols.